La psychothérapie, à quoi ça sert ?

Dialogues imaginaires Psychothérapie Paris 15 Dialogue avec Franc, 48 ans

FRANC : La psychothérapie, à quoi ça sert ? Comment ça marche ?

MOI : C’est une bonne question ! Je me la pose souvent. Je crois que la réponse est fonction de chacun. Et vous, qu’est-ce que vous en attendriez ? 

FRANC : Je ne sais pas bien, mais j’ai peur que ça dure longtemps, que ça soit pénible, que ça ne serve à rien…

Gestalt Paris15
Le penseur de Rodin

MOI : Vu comme ça, ça ne fait pas envie… Alors, dans l’ordre : ça ne dure que le temps nécessaire et rien en vous sera imposé. Tout dépend de votre demande, de votre situation actuelle. Il faut quand même compter plusieurs mois pour que le changement que vous souhaitez puisse se mettre en place. Le travail introspectif n’est pas toujours confortable mais ça peut aussi être joyeux, agréable, et apporter du soulagement.  Mais ça dépend de ce qu’on vient y chercher. Pour vous, ce serait quoi par exemple ?

FRANC : Ce serait… pour aller mieux ?

MOI : Est-ce que ça veut dire que vous n’êtes pas sûr que ce soit possible ? Vous avez des difficultés dans la vie, en ce moment ?

FRANC : Oui, enfin… comme tout le monde.

MOI : Et comment vous sentez-vous avec ça ?

FRANC : Je fais aller.

MOI :  En vous écoutant et en vous regardant, là tout de suite, je pourrais imaginer que vous vous sentiez plutôt morose, un peu abattu, non ?

FRANC : Un peu, oui.

MOI : Aimeriez-vous que ça change, que votre vie soit plus joyeuse ?

Einsten dit "ne pas arrêter de se questionner" - Frédérique Bricaud Gestalt Paris 15
L’important c’est de se pas cesser de se poser des questions.

FRANC : Qui ne le voudrait pas ?

MOI : Et vous ne savez pas trop comment vous y prendre peut-être ?

FRANC : Disons que ça ne dépend pas que de moi. Je travaille comme un fou et… d’ailleurs il va falloir que j’y aille car j’ai une réunion dans une heure.

MOI : Et dans votre vie de couple, comment ça se passe ?

FRANC : Comment dire ?… ça va, mais ça pourrait être mieux.

MOI : Ce que je crois entendre, Franc, c’est qu’il y a de l’insatisfaction, en vous, en ce moment. Vous avez la sensation de ne pas être heureux comme vous pourriez l’être. Vous faîtes au mieux et globalement ça fonctionne, mais il y a quelque chose qui ne vous convient plus tout à fait dans votre vie. ça n’a pas l’air d’être vraiment épanouissant. Est-ce que vous manquez d’entrain, de projets, de plaisir ?

FRANC : Oui, c’est sûr. ça manque un peu de sens, disons. Je me pose des questions. 

MOI : Alors vous avez raison : un travail sur vous serait sans doute utile dans cette phase de votre vie. Pour vous aider à clarifier, à réfléchir, à réorganiser votre temps, à définir vos priorités. Mais attention : ça n’est pas moi qui travaille, c’est vous ! Je ne fais que faciliter votre démarche personnelle.

FRANC : Mais ça consiste en quoi au juste cette notion de travail sur soi ?

MOI : Oh rien de très original ! C’est seulement une déclinaison de la fameuse maxime de Socrate : « connais-toi toi-même ». Un travail d’introspection, pour tirer le meilleur parti de vos expériences de vie, pour apporter de la conscience.

FRANC : Mais je réfléchis beaucoup. Je n’ai besoin de personne, en fait. 

MOI : ça n’est pas pareil de réfléchir seul ou avec un professionnel. L’intérêt, c’est d’être épaulé et confronté à quelqu’un qui sait vraiment écouter et poser de bonnes questions.  Quelqu’un qui est à votre service, sans être complaisant, qui vous stimule sans vous forcer. Qui vous aide à voir les situations sous un angle légèrement différent. Alors ça commence à bouger…

Psy Paris 15- Frédérique Bricaud
Le chat – Philippe Geluck

FRANC : ça ressemble à du coaching, en fait.

MOI : Oui, parfois ça y ressemble. Sauf qu’en psychothérapie on évite de se mettre une échéance. On n’est pas dans une logique « problème, solution, action ». On ralentit, on déplie. Le but est de vous apporter plus de conscience : on observe vos comportements sans les juger et on essaie de comprendre en quoi ils vous sont bénéfiques ou nuisibles. On écoute vos émotions et on essaie de mettre des mots pour entendre ce qu’il y a à entendre. On fait des liens avec votre histoire pour repérer des blessures mal cicatrisées.

FRANC : Excusez-moi mais j’ai l’impression que ça ne va pas me faire avancer. Je n’ai pas envie de revenir sur mon passé.

MOI : Je ne pratique pas la psychanalyse. Je m’intéresse à vous aujourd’hui et vous êtes porteur de votre histoire. Je m’intéresse à votre actualité et vous la vivez dans votre corps, au quotidien. On va partir de là. Jusqu’à ce qu’émerge un élan nouveau qui va vous entraîner vers l’avenir. Et si vous avez l’impression que ce travail ne vous mène à rien, nous en parlerons et vous pourrez arrêter. Le risque, quand on commence la psychothérapie, c’est plutôt d’y prendre goût !

FRANC : Mais justement, je ne suis pas sûr d’avoir besoin d’une psychothérapie. Je ne vais pas si mal que ça.

MOI : Soyons clairs : ce n’est pas un travail réservé aux personnes dépressives. Et on ne devrait pas attendre d’aller vraiment mal pour en profiter. ça peut être un choix conscient de prendre la responsabilité de sa vie et de vouloir aller mieux.

FRANC : Bon… pourquoi pas ? Peut-être… Je vais réfléchir.

MOI : Prenez votre temps, Franc. Mais ne vous lâchez pas, c’est mon seul conseil : écoutez le mouvement de vie qui pousse en vous.  C’est le premier pas le plus difficile. Après vous saurez pourquoi vous continuez…

Frédérique Bricaud – Gestalt thérapie – La Rochelle

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